Enseignement extérieur: la volonté d’agir à l’école St-Joseph

Au printemps dernier, le retour en classe des élèves du primaire constituait un véritable casse-tête pour les gestionnaires scolaires. Respecter les directives gouvernementales et maintenir les élèves dans le même espace toute la journée était un défi pour la directrice de l’école St-Joseph de Val-d’Or, Manon Lanthier. « Ça va être difficile à vivre pour les élèves et le personnel » se disait alors la directrice.

La directrice a donc décidé de remanier l’horaire afin d’introduire deux périodes de 50 minutes par jour à l’extérieur : une en matinée et une seconde en après-midi. Bien que ces pauses actives étaient assumées par les enseignantes, la directrice n’a rien imposé comme façon de faire. « Le personnel s’appropriait les périodes extérieures à son propre rythme en y apportant sa propre couleur » a précisé madame Lanthier.

Il faut souligner qu’avant la pandémie, l’école St-Joseph était déjà engagée dans une démarche planifiée de l’enseignement extérieur. Une classe extérieure a d’ailleurs été inaugurée à l’automne 2019 et le personnel était impliqué dans un plan d’accompagnement avec une ressource en apprentissage expérientiel.

Cela dit, le contexte découlant de la pandémie s’est avéré propice au développement accéléré de cette démarche. Au début, l’objectif était d’offrir aux enfants des moments pour qu’ils puissent bouger et s’amuser librement, dans le but de rassurer et de contrer le sentiment d’anxiété lié aux mesures de santé publique. Il y a tout un travail de planification derrière cela! Le déplacement des classes en respect de la distanciation physique a été possible grâce à la délimitation de quatre zones extérieures dont l’utilisation était arrimée à un horaire distinctif pour chaque groupe. La clientèle étant réduite, les classes comptaient entre 12 et 15 élèves, ce qui facilitait les déplacements et les activités extérieures.

Avec le temps, le personnel enseignant a commencé à s’approprier de plus en plus ces espaces extérieurs et des activités plus structurées ont commencé à voir le jour. Pour les enseignantes, ces sorties ont pris une orientation pédagogique. Elles ont, par exemple, introduit des notions de mathématique en jouant à la marelle et en mesurant la circonférence des arbres, ainsi que des périodes de lecture à l’ombre, des activités d’apprentissages des éléments de la nature par le Land art et des séances de méditation et de yoga, l’observation des pissenlits.

Les élèves étaient heureux de pouvoir socialiser avec leurs pairs et travailler en équipe à l’extérieur. Les périodes extérieures ont canalisé l’anxiété et les tensions des élèves, ont déclaré les enseignantes interrogées. Une élève de 2^e cycle, a déclaré qu’apprendre dehors était beaucoup plus agréable et aimerait que ça continue: « Entendre les oiseaux chanter et le vent souffler dans les arbres, c’était très relaxant! ». En effet, le contact avec la nature agit positivement sur la santé mentale et est associé à un sentiment de bien-être accru, selon l’Avis sur le plein air du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

Qu’en est-il des prévisions pour l’année scolaire 2020-2021 et les années à venir ?

Au moment d’écrire ces lignes, il n’est pas évident de prévoir comment se déroulera la prochaine année scolaire. L’évolution incertaine de la pandémie et le retour des élèves à pleine capacité rendent les prédictions un peu plus difficiles pour l’année scolaire à venir. « Je vais m’asseoir avec mes enseignantes et je vais leur demander si elles veulent poursuivre. » a déclaré madame Lanthier. Cela dit, elle admet avoir senti une ouverture de la part du personnel enseignant à poursuivre l’enseignement extérieur. Les enseignantes ont qualifié cette expérience de stimulante et significative pour les enfants et souhaitent la reconduire à raison d’une à trois fois par semaine.

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